[LOUISIANE] Nos aux revoirs...

Par Guillaume Fournier


Okay, fin du silence radio!

Pardonnez mon absence, mais la fatigue a fini par me rattraper, je crois bien! 

Il faut dire que le stress a commencé à redescendre de façon tout à fait notable lorsque nous avons décidé de quitter Lafayette pour le sud, samedi dernier, puisque l’essentiel de notre tournage était déjà terminé.

C’est donc l’esprit plus léger que nous sommes partis de Lafayette pour aller dormir à Thibodaux, en cette autre journée ensoleillée de mai. 

Notre plan de match initial était de nous laisser inspirer par le paysage et d’arrêter filmer des beauty shots en cours de route, mais franchement, les paysages que nous avons rencontrés n’étaient pas inspirants du tout (il y a pas mal plus d’autoroutes que vous pensez, en Louisiane!).

Il a plutôt fallu attendre à dimanche, soit à notre passage par Houma et Cocodrie, avant qu’on se décide à ressortir notre caméra. Et bon, ça valait quand même la peine d’attendre : le bout du monde, comme on dit là-bas, ça se découvre avec bonheur!
© Samuel Matteau
© Guillaume Fournier

Nous avons mangé dans un restaurant local (pas moyen d’avoir des chevrettes plus fraîches que ça!), puis nous avons décidé de revenir vers La Nouvelle-Orléans en nous imposant un long détour, qui nous a finalement permis d’emprunter la chaussée du lac Pontchartrain - qui est le deuxième plus long pont du monde.

Arrivée à La Nouvelle-Orléans dimanche soir, donc, puis soirée de repérage, pour le lendemain.

En fait, nous songions à aller tourner des images de Bourbon Street, mais nous avons tellement été dépités par ce que nous avons redécouvert, ce soir-là, que nous avons finalement décidé de ne rien filmer du tout.

À la place, nous avons profité de la journée de lundi pour faire un peu de tourisme, puis pour aller nous perdre, chacun de notre côté, dans cette ville tantôt magnifique, et tantôt franchement grotesque.
© Guillaume Fournier

© Guillaume Fournier

© Guillaume Fournier

© Guillaume Fournier

Nous avons tout de même eu la chance d’être hébergés, pendant ce temps, chez une certaine madame Marie-Françoise, qui est un personnage fascinant en soi.
© Samuel Matteau

Pour la petite histoire, c’est un peu elle qui, au tournant des années 90, a convaincu la communauté internationale de s’intéresser aux Houmas - ce peuple amérindien tout à fait fascinant, qui a longtemps vécu en autarcie, en continuant de parler un français d’une qualité impressionnante.

À ce jour, elle collabore toujours avec les tribus du sud de la Louisiane - ce qui est un petit drame en soi, puisque nous nous étions fait dire qu’il était pratiquement impossible de rentrer en contact avec eux, alors qu’il n’aurait fallu que nous la rencontrions au début de notre périple, pour que ça se produise.

M’enfin, nous avons passé son contact à notre amie Camille, qui tentait justement de créer un lien avec eux, pour son projet de documentaire : tout n’est donc pas perdu!

Nous avons commencé notre journée de mardi en allant rapporter les différents équipements de tournage que nous avions loué à La Nouvelle-Orléans, puis nous avons conclu nos rencontres louisianaises par un entretien informel avec le cinéaste cadien Glen Pitre.

Pour la petite histoire, Pitre est l’un des rares cinéastes d’origine cadjine à avoir réussi à se démarquer à l’internationale.

Son tout premier film - Belisaire, le Cajun - fut présenté à Cannes, dans la section Un certain regard, en 1986.

À travers sa longue carrière, il a fait un peu de tout - des films pour Hollywood, des téléfilms, des films en IMAX, etc.

Un autre personnage ultra intéressant, avec lequel nous avons passé une bonne heure à discuter de tout et de rien -  mais non : à parler de cinéma, évidemment!

Il nous a notamment raconté qu’il travaillait depuis un an à la réalisation d’un projet filmique immersif, pour le compte d’un nouveau musée, et dans lequel il a reçu le mandat de raconter l’histoire de la fondation de La Nouvelle-Orléans - rien de moins!

Son studio de cinéma - qui se trouve dans une ancienne caserne entièrement rénovée (ça vous rappelle quelque chose?) - est une véritable splendeur, et se trouve à quelques minutes à peine de la rue Frenchmen, qui est le nouveau centre névralgique du quartier français.

En nous faisant visiter les lieux, Pitre nous a finalement appris que l’équipe de Beasts of the Southern Wild - l’un de mes films préférés - avait utilisé son studio comme quartier général, au moment de son tournage.

Un petit moment de cinéphilie geek, comme on les aime!
© Jean-Pierre Vézina

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Le reste de notre voyage s’est (fort heureusement!) déroulé sans histoire.

Nous sommes tous revenus à Québec en un seul morceau - à l’exception de Yannick, qui est déjà rendu… à Haïti (Yannick, c’est Yannick, hein!?)!

Je crois donc qu’on peut affirmer que notre mission est officiellement complétée! 

Évidemment, il nous reste encore beaucoup d’étapes de postproduction à compléter, avant de pouvoir affirmer que nous avons achevé notre travail, mais vous savez quoi?, nous allons quand même prendre quelques jours de congé, avant même d’y repenser!

Un très grand merci à toutes les personnes qui nous ont appuyés, dans cette aventure! Votre générosité, comme vos multiples conseils, nous a finalement permis de mener à bien notre mission.

Et un dernier merci à vous, nos très chers lecteurs, qui avez accepté de suivre avec enthousiasme nos deux groupes de création!

Nous vous disions, avant notre départ, que la francophonie américaine existait toujours, et qu’elle était même bien vivante; eh bien, nous pouvons maintenant vous confirmer que nous vous avions dit la vérité (ouf!).

Rendez-vous est donc pris, cet été, à Québec, pour la prochaine escale de KINOMADA, où se retrouveront des créateurs francophones en provenance de l’Amérique, qui auront comme mission de faire des films sur cette thématique qui a finalement guidée nos propres explorations filmiques, à savoir : nos Origine(s).


À bon entendeur, salut (et à bientôt)!

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