[MANITOBA] Trois filles, deux jours, un film

Par Joanie Lehoux



Ça sent la fin. Déjà. Je n'aurai que passé en coup de vent à Winnipeg. Je n'aurai pas assez marché ses rues, je ne serai pas assez sortie dans ses cafés et ses bars, je n'aurai pas assez fait ma touriste à visiter les lieux populaires de la ville.

Pourtant, j'ai l'impression d'avoir réussi à prendre un peu le pouls de la ville et de ses habitants, surtout celle de la communauté francophone.

Et si ce fut possible, c'est grâce au formidable accueil que nous avons reçu.



* * *

Nous avons continué le marathon des entrevues de base pour notre court métrage, celles qui en formeront la trame de fond. Et dans la diversité des rencontres que nous avons eues, nous avons aujourd'hui filmé des franco-manitobains, mais aussi des francophiles. 

(Je tiens à souligner que la définition du terme «francophile» dans Antidote et dans Le Petit Robert réfère seulement à une personne «qui aime la France et les Français, la culture française». Chers membres de l'Académie française, vous ne pensez pas que votre définition est légèrement restrictive? Il n'y manquerait pas quelques régions par hasard?)

Ce questionnement est ressorti souvent aujourd'hui. Aimee nous a appris lors de notre première rencontre avec elle que le terme franco-manitobain référait seulement à ceux dont les racines étaient canadiennes-françaises. «Francophone du Manitoba» serait plus inclusif.

Mais alors, qui sont ces francophones du Manitoba? 

Parmi eux, on trouverait les francophones «de naissance», les immigrants francophones et ceux étudiants en immersion. Toutefois, même si ces gens partagent tous une même langue, leur culture - et même leur accent ou les expressions qu'ils utilisent - est totalement différente!

Comment rassembler tout ce beau monde pour que tous sentent qu'ils font partie d'une même communauté?

Je pense que ce sera par les arts. En promouvant les théâtres, les galeries d'art, les ligues d'improvisation (qui sont très importantes pour la communauté francophone du Manitoba), la création de films et de livres, et en s'assurant d'offrir une vaste et solide distribution de ces arts à la population manitobaine, tous les gens qui forment cette grande famille de francophones et francophiles pourront renforcir le dialogue entre eux.


Vue prise en plein coeur du site historique national de La Fourche. ©Joanie Lehoux

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